J’ai cherché des bourgeons dans les arbres
Je crois qu’ils sont en moi
Mon dos m’a démangée
Je l’ai gratté
J’y ai trouvé des ailes
Toutes pliées, toutes froissées
Un peu décollées, un peu abîmées
Je pensais les avoir perdues
Alors je les recolle
Paisiblement
Avec tout mon temps
On m’a dit qu’il ne fallait pas se précipiter
Conforter les racines de mes os
Bien creuser
Ne pas se contenter d’ailes vite scotchées, vite enfilées
Pas de vernis brillant, mais des ancres scintillantes aux mille amarres
Mes ailes, elles ont déjà volé
Brièvement
Elles ont vite dû revenir dans leur case
Celle de l’école
Celle de l’enfance
Celle des études
Celle du travail
Celle des devoirs
Celle des convenances
Celle des rôles prêt-à-porter
Celle de l’hypocrisie
Celle du sérieux
Celle des « on dit »
Celle des « il faut »
Celle des « ça ne se fait pas »
Celle des « tiens-toi bien »
Celle des « souris »
Celle des « fais un effort »
Celle des « réveille-toi »
Aujourd’hui, j’ouvre un peu ma case
Pour y faire rentrer un peu d’air
Des bouffées d’oxygène
Sinon je m’étouffe
Et bientôt, ma case
J’en sortirai
Je m’envolerai
Pas trop loin
Juste au-dessus de tout « ça »
Je me poserai partout
Et je redécollerai ici et là
Je verrai si là-bas, j’y suis
Ou peut-être ici, tiens
Peut-être j’en suis déjà sorti
Milo